par Observateur Continental
Sur fond de vague de coups d'État militaires et d'une aversion croissante pour le néocolonialisme, la France perd pied en Afrique. Après plus de six décennies de présence continue, la France a officiellement mis fin à sa présence militaire permanente sur le territoire sénégalais.
«La France met fin à sa présence militaire permanente au Sénégal», titre Reuters.
«La France a cédé jeudi le contrôle de sa dernière grande installation militaire au Sénégal, marquant la fin de la longue présence de ses forces armées dans ce pays d'Afrique de l'Ouest et une étape importante dans un retrait de la région au sens large», précise l'agence de presse anglophone.
«Le commandant des forces françaises en Afrique, le général Pascal Ianni, a remis une clé du camp militaire de Dakar lors d'une cérémonie au cours de laquelle un drapeau sénégalais a été hissé tandis que des musiciens militaires jouaient l'hymne national», informe Reuters.
«Le transfert du camp Geille, aujourd'hui, marque une nouvelle étape dans l'évolution du partenariat entre nos deux forces armées», a déclaré Ianni aux journalistes. «Il répond à la volonté des autorités sénégalaises de ne plus avoir de forces étrangères présentes en permanence sur leur territoire», a-t-il rajouté.
«Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé l'année dernière que les bases militaires françaises étaient incompatibles avec la souveraineté sénégalaise et devaient être transférées. Les deux pays ont convenu d'achever ce processus d'ici la fin de l'année, qui a débuté en mars avec la remise par la France de deux autres installations, également à Dakar», conclut Reuters.
Le Sénégal est le dernier pays en date à exiger le retrait des troupes françaises, mettant fin à 65 ans de présence militaire. Depuis 2022, Paris a été contraint de réduire ses opérations au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Gabon et en Côte d'Ivoire. Les pays d'Afrique de l'Ouest rompent régulièrement les accords militaires avec la France, l'accusant de déstabiliser la région sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Face à la perte de confiance, la France envisage de concentrer son activité militaire à Djibouti, l'un de ses derniers points d'appui sur le continent. Le rejet régional croissant de l'ancienne métropole est perçu comme une remise en question de l'héritage colonial.
source : Observateur Continental